Chez Sachiko on est accueilli avec du thé et du chocolat au gingembre, le temps de rassembler ses
Il lui faut un moyen de se recentrer, de vivre dans l’instant, de retrouver quelques parenthèses de sérénité. C’est à ce moment là qu’elle commence à créer autrement qu’avec la danse. Ses doigts de fée deviennent alors ses outils, ceux qui l’aideront à faire de ces moments suspendus, des bijoux plein de délicatesse. Rien de sérieux, juste quelques pierres précieuses assemblées pour laisser une trace physique de ces moments exquis.
Six ans à New-York, ça marque. Elle y rencontre son futur mari, un artiste frenchy. Elle suit ensuite sa chorégraphe à Berlin et fait alors ses premiers pas en Europe. Mais très vite elle pose ses valises à Paris et aménage dans cet appartement du XVIIIe arrondissement avec sa moitié.
Nous y sommes. Ici, pas de superflu, seulement des objets qui ont un sens pour le couple. La nature est d’ailleurs conviée à reprendre ses droits : des branchages trônent aux murs et les fleurs séchées s’affichent sous verre. Bonjour sérénité. Pas de tant attendu feng hui ou de supposé wabi-sabi, mais un harmonieux mix de cultures qui maintiennent « le flow ». Des céramiques, des bougies, de l’encens… Parce que titiller les sens olfactifs c’est nous ramener au moment présent.
Septembre 2015 : Paris et la Seine. La Seine et la nuit. La nuit et Paris. Paris est belle de jour comme de nuit. Mais Paris peut être impitoyable aussi, snobinarde parfois, intransigeante, souvent. Choc culturel oblige, dès son arrivée à Paris, Sachiko cherche à nouveau à solidifier son identité, à formuler sa personnalité et à trouver sa place.
Franche, animée, passionnée, Sachiko cherche alors un moyen d’ouvrir le dialogue, une excuse pour partager et interagir. Après la danse, elle choisi donc les bijoux pour s’exprimer et créer du contact. Epistémie est officiellement né. Un nom inspiré de sciences du savoir et de la connaissance : l’Epistémologie. La créatrice se focalise principalement sur le bijou le plus proche du regard – les boucles d’oreilles donc – et collecte ses pierres précieuses partout en Europe, avant de les assembler chez elle. Résultat : des pièces uniques aux textures et couleurs soigneusement choisies, en harmonie avec les différentes carnations de peaux. Bref, des boucles d’oreilles au style indéfinissable, 100% made in Paris et vendues entre 45 et 65€.
Trois mots pour définir le processus créatif de Sachiko : instinct, intuition et improvisation, soit le meilleur moyen pour parvenir à matérialiser l’énergie. L’instinct, guidé par l’humeur et les émotions du jour. L’intuition, en fonction des matériaux qu’elle a dans les mains. L’improvisation, car il n’y a jamais de plan d’action établi.
Enfant à Kyoto, danseuse à New-York, créatrice de bijoux à Paris… Quelle pourrait-être la prochaine vie de Sachiko ? Il n’y a que l’avenir pour nous le dire.
La bonne couleur de Sachiko : les couleurs de la Terre, celles que l’on trouve dans la nature.
La bonne texture de Sachiko : le froid des pierres précieuses.
Le bon détail de Sachiko : un objet ne doit pas seulement être un objet, il doit avoir un sens, une raison d’être.
Photos : © Les Bons Détails